Maître Philippe

Maître Philippe et le Clos Landar

Résumé

 

Anthelme Nizier Philippe, né en 1849, est décédé en 1905 à 56 ans,  à l’Arbresle, d’une crise cardiaque si l’on en croit la Faculté.

Ce compatriote hors du commun a passé quelques années ici à l’Arbresle (une rue de la ville porte son nom) mais il a, à Lyon, attiré des foules, il y a une centaine d’années.

2013-09-15""

C’est l’époque de Lacordaire, Napoléon III, Louis Veuillot. Pour nous Lyonnais, c’est l’époque de la construction de la Basilique de Fourvière, c’est le temps du père Chevrier, de Pauline Jaricot, du curé d’Ars, du Président Sadi-Carnot de Marius Gonin, Gailleton,  Augagneur et du jeune Alexis Carrel.

Situons bien le point de départ : dans un minuscule village de la Savoie encore sarde près de Yenne à deux pas du col du Chat, le 25 avril 1849, va naître dans un ménage français Anthelme Nizier Philippe. À quatorze ans il arrive à la Croix-Rousse. La Savoie est française depuis 1860 et la Croix-Rousse lyonnaise depuis 1852. Son oncle boucher, rue d’Austerlitz, l’emploie mais un jour ce jeune apprenti se coupe les tendons du pouce et de l’index en préparant la viande. Il doit abandonner la profession. À l’Hôtel-Dieu, il suit les cours du Professeur Benedict Tessier mais il sera renvoyé, motif "faiseur de médecine occulte, charlatan". On le trouve 117 rue Vendôme, rue du Bœuf, rue Masséna, rue Duquesne, rue Tête d’or. Il reçoit beaucoup de monde et il guérit. En 1877, Nizier Anthelme Philippe se marie avec Jeanne, Julie Landar, une des ses malades venue de l’Arbresle chercher quelque soulagement. Elle est issue d’une famille de riches industriels, ce qui arrangera bien les choses. De leur union naquirent deux enfants : une fille, Jeanne Victoire, qui épousera un docteur, Emmanuel Lalande et un garçon, Albert, qui fut emporté à 3 mois par la variole.

Nous l’appelons Monsieur Philippe, mais que de titres lui sont décernés : "providence des pauvres", "homme de Dieu", "thaumaturge". L’appellation la plus communément employée sera "Docteur" ou "Maître".

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Sachez qu’il fut nommé capitaine des pompiers de l’Arbresle en mars 1884 (il avait 35 ans) par décret du ministre de l’Intérieur, Waldeck Rousseau. Sa renommée de guérisseur le conduira à Tunis, à Rome, à Marseille, à Toulouse, en Russie. Traduit en correctionnelle pour exercice illégal de la médecine (ce qui ne l’affligea guère) mais comblé d’honneur à l’étranger, il fut porté par la reconnaissance de tous ceux qui l’avaient vénéré en France à la suite de ses spectaculaires guérisons.

Durant quarante ans, Monsieur Philippe a opéré de nombreuses guérisons. On le sait par des dossiers contenant des attestations écrites ou signées par les malades eux-mêmes, parfois sur papier timbré avec nom et adresse ou même avec légalisation du maire de la commune.

Certains déclarent avoir été guéris sans remèdes, soit pendant les séances dans son cabinet médical, soit à distance sans qu’il les ait vus. Voici quelques cas, alors qu’il avait de 20 à 22 ans :

– juillet 1869 : paralysie du pied droit. M. G. M…, 14 rue du Chariot d’Or à Lyon.                                                                            
– 12 août 1869 : perte de sang depuis 11 mois. M.16 R.A…, Sérezin près de Bourgoin (Isère).
– 13 août 1869 : surdité datant de vingt ans. M. P.C…, 30 chemin de l’oratoire, Caluire.
– 20 août 1869 : guérison d’un goitre, existant depuis quatorze ans. M.P.A…, 19 rue Belvédère, Caluire.
– 31 décembre 1869 : hernie double, crachement de sang, perte de vision de l’œil droit ; M.C.F…, à Duerne (Rhône).
– 15 novembre 1870 : maux d’yeux dont le fils du signataire souffrait depuis six ans. Maux d’estomac dont sa fille souffrait depuis huit ans. M.B…, place du Change, Lyon.

Beaucoup de cas semblables n’ont pas été transcrits, mais dans les familles on se transmettait la liste de ses faveurs.

De même c’est après sa mort que l’on apprit qu’il acquittait le loyer de nombreux pauvres et qu’il aidait pas mal de veuves ou de mères célibataires.

Nous sommes en 1881, Monsieur Philippe a 32 ans lorsque Muhammad al Saduq, bey de Tunis, sur le point de signer le traité du Bardo instituant le protectorat français, lui demanda de venir d’urgence car il souffre d’une terrible maladie : "Je suis chef d’État, il me faut prendre d’importantes décisions ; dites-moi bien toute la vérité". – "Eh bien! je peux vous soulager mais pas vous sauver. Vous avez tout de même 18 mois devant vous. Après c’est la mort ! " – "Faites ce que vous pourrez." Aussitôt la douleur cessa. En reconnaissance. Monsieur Philippe est décoré de l’ordre du Nichan Iftickar et, comme annoncé, le bey meurt en an et demi plus tard.

Un autre cas vérifié par de nombreux témoins : un ouvrier voit un de ses doigts sectionné par une machine et se présente à Monsieur Philippe, lui racontant sa mésaventure. – "Qu’est-ce-que tu as fait de ton doigt ?" – "Je l’ai ramassé et l’ai enveloppé dans mon mouchoir. Le voilà!" Ce n’est pas très beau à voir. Philippe s’en saisit, le replace sur la main mutilée et fait un pansement. L’ouvrier rentre chez lui. Quarante huit heures plus tard, le doigt a repris vie et aucune trace de l’accident n’est visible.

On amène un jour une jeune fille toute pantelante. Totalement affaiblie elle ne peut se tenir debout, c’est la carie des os. "Allez, courage, lève toi." À l’injonction, la voilà qui se lève et marche.

Un garçon de cinq ans ne peut bouger que soutenu par les siens. "Rien à faire" a diagnostiqué le corps médical. "Tu es guéri mon petit". Et le gamin saute sur ses pieds.

Le 35 rue Tête d’or où il exerce ressemble à un petit hôtel particulier. On y vient nombreux ; il y a deux fois par jour ce que nous pourrions appeler des séances. Entre 80 et 100 personnes sont chaque jour accueillies. Dans la salle, des bancs en bois blanc, en face une table près d’une cheminée de marbre. Une sorte de sélection se fait alors. "Venez-vous pour la première fois ?" ou bien " Avez-vous déjà suivi le traitement ? ". Quelques personnes aussi sont renvoyées. Pourquoi ? Mystère. Lui seul sait. "Recueillez vous quelques instants". S’étant retiré un moment dans une pièce voisine, il entre et dit : "Levez vous et recueillons-nous". Pendant une invocation à Dieu il regarde tout autour puis fixe les assistants. Les mains derrière le dos, il se promène parfois dans l’allée centrale, puis s’arrête brusquement devant un malade, le touche et le regardant fixement, lui intime l’ordre de guérir. Dans un geste d’encouragement, il pose parfois la main sur l’épaule de certains : "Allons, allons, ça ira".

Ce qui pourtant trouble quelque peu les patients, c’est cette sorte d’incursion dans la conscience.

Voici un cas pas banal : venu de la campagne proche de Lyon un jeune homme sortait de chaque séance assez mécontent et le manifestait. "Il y a trois mois que je viens, pas mal de gens autour de moi sont guéris chaque fois, mais moi jamais". – "Qu’est-ce que vous avez ?" "Regardez j’ai reçu un coup de pied de cheval en pleines côtes." – "Ah! en labourant dans vos champs ?" – "Non, je l’excitais pour le voir ruer !". Et les assistants de lui dire : – "C’est bien fait. C’est de ta faute. Ça t’apprendra !" – "oh! mais maintenant c’est promis je ne veux plus faire souffrir les animaux."- "Eh bien, à la prochaine séance tu le lui diras." A la séance suivante, huit jours après, avant qu’il n’ait pu ouvrir la bouche, il entendit : – "Tu es guéri!"

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Ceux qui le vénèrent disent : Philippe, capitaine des Sapeurs-Pompiers de l’Arbresle, a bien les pieds sur terre, ce n’est pas un illuminé. Il est même souvent très détendu et jovial. C’est un croyant avec toutefois quelques fantaisies ou l’une ou l’autre erreur comme la réincarnation. C’est un priant et un homme très près de son prochain. On l’entend dire : "Nous ne pouvons être heureux tant que l’un de nos frères est malheureux".

Peut-on connaître son milieu familial, ses relations sociales ? Soyez satisfaits car nous sommes comblés de notes, de renseignements divers, de récits, d’anecdotes savoureuses, de paroles solennelles ou de réflexions familières.

Des parents, des docteurs amis, surtout, ont recueilli ce qui nous était indispensable pour mieux cerner cet homme décédé il y 90 ans : son frère Auguste ; sa fille Victoire, première épouse du docteur Emmanuel Lalande ; et aussi Marie la seconde épouse du docteur après le décès en 1904 de cette fille bien aimée qui avait 25 ans (conformément à son respect de la volonté de Dieu, lui qui guérissait les étrangers et les inconnus, il n’avait rien voulu tenter) ; son gendre le docteur Lalande qui fut inhumé en août 1926 dans le même caveau que son maître vénéré à Loyasse. Son disciple le plus proche fut Jean Chapas qui hérita probablement du pouvoir thérapeutique du Maître par un fantastique transfert qui faisait dire : "Avec Chapas, les paralysés marchent, les sourds entendent, les aveugles voient, plus nombreux qu’auparavant." Monsieur Philippe, les dernières années, avait dit : "Lorsque je serai ailleurs, Chapas, lui, sera parmi vous. Il opérera bien plus de guérisons que moi. Avec Chapas, vous obtiendrez beaucoup." Un autre ami, un écrivain mystique, Yves Le Loup, appelé communément Sedir, a très bien répercuté dans ses brochures la pensée d’Anthelme Philippe. Comme le docteur Lalande, il meurt en 1926, à 55 ans.

Mais c’est surtout par le docteur Gérard Encausse (il portait le nom de Papus) que nous avons le plus de renseignements. C’est lui qui dès octobre 1895 insista auprès de Philippe pour lui faire ouvrir un école où les auditeurs entendirent souvent : "Ah! Vous voulez guérir les gens ? Vous le pouvez mais il y a trois conditions : il faut aimer les malades, prier pour eux et avoir beaucoup d’humilité." Comme il était presque toujours avec lui, le docteur Encausse nous a réellement mieux fait connaître Monsieur Philippe.                                                                          |

II nous faut parler d’un cas particulier, assez ambigu. En octobre 1901, Philippe, sa fille et son époux le docteur Emmanuel Lalande prennent le train pour la Russie. Le tsar Nicolas II les avait invités. Réception à Saint-Petersbourg, grand tralala, sans examens on le nomme Docteur en Médecine de l’Académie Impériale. La tsarine Alexandra voudrait tant avoir un enfant. "Majesté, lui dit Philippe, vous aurez un fils !". On suppose qu’il aurait aussi éclairé le tsar Nicolas II, faible et indécis, sur les terribles épreuves et souffrances que son peuple allait affronter. C’était sans doute trop tard. Après deux ans de séjour en Russie, le célèbre visiteur quitte Saint-Petersbourg pour revenir en France. L’empereur lui offre un somptueux cadeau : une voiture de douze chevaux. Et aussi (ce qui semblerait lui plaire davantage) deux lévriers du nom de Ptitza (oiseau) et outechechaï (consolation). Lorsque toute en larmes la tsarine fait ses adieux, elle entend ces mots : "Soyez en paix, majesté. Un autre ami viendra et vous protégera quand je ne serai pas là." Sans attendre, je me dois de vous révéler que les grands prêtres orthodoxes, deux ans plus tard, poussaient à la cour Gregori Yefimovitch, surnommé le Saint, un paysan sibérien, attaché à une secte mystique, qui avait un pouvoir de guérison. Nous le connaissons sous le nom de Raspoutine. À l’enfant tant attendu né le 12 août 1904, hémophile et atteint d’hémorragies internes, il apporte son aide, mais surtout il influença le Tsar en politique, passa pour un agent de l’Allemagne en 1914, fut l’objet de plusieurs attentats et enfin abattu à coup de revolver le 30 décembre 1916. Trois mois plus tard, c’était la Révolution et la fin de la Russie des Tsars. Même si monsieur Philippe n’a pas cautionné Raspoutine sur le plan de la morale, vous devinez que bien des questions peuvent se poser.

À leur arrivée à Lyon, les lettres du Tsar sont ouvertes par les Renseignements Généraux et les lettres au départ sont décachetées. Guillaume II écrit à Philippe mais c’est un commerçant lyonnais qui transmet discrètement le courrier. Alors serait-il un espion ? "On m’accuse de tout s’écrie-t-il, mais aussi de rien, de meurtres, d’avortements, de je ne sais quelles fadaises encore. Pour un peu c’est moi qui ai assassiné le Président Sadi Carnot !".

Avec une existence mêlée à tant d’affaires, comment se fait-il que la France entière n’ait pas été remuée par Maître Philippe ?

Voici quelques éléments de réponse. Les médias de cette époque ne menaient pas le monde. Les instances des grands journaux parisiens ne s’intéressaient guère à la province. Personne n’osait trop prendre parti par écrit, il y avait dans ce cas précis tellement d’éléments méconnus ou secrets. Même si Maître Philippe avait voyagé et même s’il était connu dans de nombreux pays, l’affaire restait lyonnaise car la plupart des consultations et des guérisons s’effectuaient à Lyon même. Le milieu médical lyonnais (on s’en doute) n’était guère favorable à celui que les docteurs de l’Hôtel-Dieu ou d’ailleurs considéraient les uns comme un phénomène, les autres comme un charlatan, un sorcier, un escroc et pas du tout comme un confrère !

Nous pouvons nous poser une autre question : après sa mort, a-t-il été approuvé ou rejeté ?

En dehors de la reconnaissance enthousiaste des familles qui pouvaient avec précision citer des cas de guérison de l’un des leurs, on avait en main, quinze ans après sa mort, une thèse de médecine sévère, présentée par Louis Maniguet le 11 février 1920 et soutenu  publiquement à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Lyon ; un titre déjà évocateur : "L’influence des empiriques sur les malades, étude médico-sociale, un empirique lyonnais : Philippe." On y lit par exemple : "Lyon est le refuge du mysticisme, le havre des idées préternaturelles et des droits douteux… Aux Brotteaux, Philippe, chef de l’école de théurgie de Lyon, guérit et prophétise de 1867 à 1905 et son œuvre aujourd’hui est continuée par d’autres. Ce cas est trop récent pour que nous puissions le juger entièrement mais il est la première maille d’une longue chaîne. Nous avons formulé dans nos conclusions l’hypothèse générale suivante: la crédulité hypertrophiée et ignorante explique en grande partie l’empirisme. De plus nous penchons à considérer cette sorte de folie occultiste comme une maladie. La crédulité humaine est générale. La foule veut être trompée. Qu’elle le soit. Mais nous pensons que cette tendance est surtout l’apanage d’esprits malades."

Au chapitre II de cette thèse de Louis Maniguet, j’ai noté ceci : "Dans les antécédents personnels de Philippe, nous relevons qu’il s’adonnait à l’absinthe et cette découverte est susceptible d’expliquer dans une certaine mesure sa mort à 56 ans, les crises de fureur et d’abattement alternés qui troublèrent les dernières années de sa vie.

En 1904 on disait : "l’abrutissement ou l’escultation mentale le tueront". Plusieurs le considéraient comme un hystero-névropathe. Ce sont les manifestations religieuses qui dominent chez lui. Son mysticisme confina à la folie. Il se donnait comme un envoyé de Dieu et comme la réincarnation d’un saint. Il semble avoir été un illuminé convaincu. Sur le plan politique, il était fiché comme réactionnaire. Dans ses procédés intuitifs et observatoires il était doté d’une mémoire et d’une imagination développées. Avait-il une facilité particulière à dédoubler sa personnalité ? Il était magnétiseur du regard et prétendait par là déverser un flot d’effluves magnétiques. Philippe croyait réellement à sa mission d’apôtre, à force de s’auto suggestionner et de constater le succès de son procédé. Il avait même la manie de faire des espèces de cours à ceux de son cercle intime qu’il appelait "ses élèves". Sa clientèle, d’après les témoignages des docteurs lyonnais, étaient composée de 3 catégories : 60  de malades définitifs, avec névrose à divers degrés ; 35  de sujets sains passagèrement déprimés ou malades ; 5  de curieux. Philippe représente aujourd’hui ce que furent les faiseurs de miracles des temps anciens. Ce ne fut ni un grand homme, ni un grand docteur, mais un paysan ignorant et habile qui sut profiter de la crédulité du milieu dans lequel il vint s’installer et en imposer comme s’il fit inspiré de Dieu."

En dehors de cette thèse accablante, nous nous posons tous une question : tous ces cas de guérisons, est-ce possible ? Après le curé d’Ars et Padre Pio (plus près de nous) nous devons admettre que Dieu peut fort bien accorder à ses amis un don leur permettant d’accomplir pour le bonheur de l’humanité des gestes hors du commun. on connaît quelques lois du magnétisme qui consistent à attirer les causes morbides pour les annuler et les remplacer par une nouvelle vitalité, mais Maître Philippe dira souvent :"Je n’agis ni par magnétisme ni par passes." Chez lui, c’est une médecine mystique, spirituelle qu’il explicitera souvent avec force :"Je n’ai qu’un guide, le plus grand : mon ami Jésus de Nazareth." Trois ans avant sa mort, on l’entendait répéter : "Gardez-vous de l’orgueil et de l’égoïsme, sans quoi vous êtes perdus. Rappelez-vous que vous n’êtes rien, que vous ne pouvez rien, que vous êtes moins que les autres."

Son humilité était donc à la base de toute son activité. Une seule doctrine : l’Évangile. L’amour et l’aide fraternelle dans le Beau, le Vrai, le Bien, tel était son enseignement. En 1904, un fermier de la région lyonnaise lui écrivait : "Vous m’avez fait connaître et aimer le Christ. Je vous en suis très reconnaissant. Et à mon tour je m’efforce de faire aimer l’Évangile. Ne nous abandonnez pas." Jusqu’à sa mort Anthelme Nizier Philippe a condamné l’hypnotisme, la suggestion, le spiritisme, la magie. Chez lui, pas de technique, son existence pourrait paraître banale car il fut un homme ordinaire qui fit des choses extraordinaires.

Muni des sacrements de l’Église catholique il meurt à l’Arbresle le 2 août 1905 à 56 ans. Son corps repose à Lyon au cimetière de Loyasse et sa tombe est perpétuellement fleurie.

On se souvient de l’une de ses réflexions : si vous voulez penser à moi, réunissez-vous chaque année à 14 h le jour des Rameaux et priez pour moi. Depuis quatre ans, je remarque que le jour dit, à l’heure précise, nous sommes là 100 à 120 personnes de tous âges et tous horizons. L’an dernier j’ai rencontré du monde de Mulhouse, Verdun, Perpignan ou Carcassonne. Nous avons un temps de silence et de méditation. Nous écoutons un texte spirituel, nous prions pour les malades et les handicapés. Nous tenant par la main, on prie ensemble lentement le Notre Père. Dans la foule, je retrouvais, avec ses deux enfants, une institutrice de l’école publique du quartier Saint-Just. Trois ans auparavant, en faisant visiter le cimetière, je lui avais demandé discrètement de s’adresser à notre groupe de visiteurs en nous disant le pourquoi de son arrêt devant ce caveau. Et nous avons entendu ceci : "J’ai une de mes élèves atteinte de leucémie. J’apporte ce bouquet en venant la recommander à Maître Philippe."

Père Henri MAIROT       

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