Les rues et les ponts

L’Arbresle, une étape sur le Grand Chemin

Résumé

Notre cité de l’Arbresle doit son existence et son développement en grande partie à sa situation géographique. Ce qui est encore vrai maintenant l’était bien davantage au moyen âge, lorsque les voies de communication étaient peu nombreuses et peu praticables.

La situation géographique

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L’Arbresle, au carrefour de deux routes importante, la route du Bourbonnais (RN 7) et la route d’Aquitaine (ex RN89), devait voir passer beaucoup de charrois, de coches, de diligences, de cavaliers, de piétons : pèlerins se rendant à Rome, soldats, dont les passages étaient fréquents en période troublée.

À ce propos, précisons que le passage incessant des gens de guerre sur la route du Bourbonnais, soldats que très souvent le manque de paye rendait parfois belliqueux, était une plaie pour la contrée. Les abus devinrent si criants qu’une ordonnance de François 1er tenta d’y remédier en limitant à trois le nombre de serviteurs d’un homme d’armes. Cet édit réglementa en outre que, sauf la paille, le foin, l’avoine et quelque peu de bois, les soldats seraient obligés de payer tout ce dont ils auraient besoin, sans avoir le droit de réquisition. Il fut défendu aussi d’envoyer chercher aux villes et villages voisins ce qui manquait aux lieux d’étape.

 Des célébrités aussi

 Lyon n’était qu’à quelques lieues, et l’Arbresle représentait une bonne étape en venant du nord, pour les hommes, les chevaux, les mulets… et le matériel, avant d’atteindre Lyon. Rien d’étonnant donc à ce que la petite bourgade d’alors devienne une ville étape.

De nombreux souverains s’arrêtèrent, soit à l’abbaye, soit à l’Arbresle. Nous avons évoqué les fréquents passages de Charles VIII (…et de ses soldats).

Citons aussi les passages fréquents de Napoléon, notamment, en juillet 1798, le jeune général, et futur empereur, venait de terminer sa campagne d’Egypte. Il se rendait à Paris. Il s’arrêta longuement à l’Arbresle.

François 1er, traversant la ville avec une brillante suite pour se rendre dans sa bonne ville de Lyon, en 1515, la trouva dit-on « la plus agréable de toutes celles que, depuis Moulins, il avait traversées ».

Citons encore le passage de Pie VII à l’Arbresle, lorsqu’il se rendait à Paris pour le sacre de Napoléon en 1804. Sur le conseil du Cardinal Fesch, il s’y arrêta et coucha au presbytère.

Tout ce petit monde animait la ville, y faisait commerce et devait provoquer pas mal d’embouteillages. N’oublions pas que le Grand Chemin passait par l’actuelle rue Pierre Brossolette, devenue rue piétonne, et que cette rue était également le centre commercial de la ville avec de nombreuses échoppes

 L’état des routes et leur utilisation

 Mais pour que les gens circulent, il fallait des routes, et si possible en assez bon état. Les routes romaines, qui étaient surtout à usage militaire, étaient tombées en désuétude. Elles furent peu à peu améliorées.

Des décisions royales ont développé les échanges et  le 19 juin 1464, Louis XI institua les postes et les étendit sur toutes les voies auxquelles l’habitude avait conservé le nom de « grands chemins ». Il y eu un relais à l’Arbresle, ce qui souligne l’importance du village sur ce Grand Chemin de Paris à Lyon ; il y resta jusqu’à la Révolution, époque où il fut transféré à l’auberge de la  Poste, sur la commune de St Romain-de-Popey.

Quelques années plus tard, Charles VIII introduisit en France l’usage des coches ou carrosses ; des véhicules de ce genre furent mis à la disposition du public.

La police et l’entretien des routes deviennent, au XVIe siècle, une des grandes préoccupations du pouvoir central ; l’autorité royale coalisa dans ce but ses agents de tous ordres : ordonnance du 20 octobre 1508. Louis XII ajouta aux attributions fort anciennes des trésoriers de France celle de visiter tous chemins, ponts, pavés, ports et passages du Royaume pour en constater l’état et y faire exécuter par qui de droit les réparations indispensables.

 Le calme revenu

 Un certain calme revenu après le départ des anglais, vers la fin du quinzième siècle, une certaine prospérité se développant, la fin du régime féodal, autant d’arguments pour que la circulation prenne de l’ampleur.

L’Arbresle avait bien quelques hôtels en ville mais bientôt elle éprouva le besoin de s’étendre hors les murs et les faubourgs se développèrent : St Julien, la Madeleine, essentiellement. Les logis, relais et hôtels avaient besoin de place ; outre le couchage et la nourriture, il fallait assurer le logement des chevaux, des voitures attelées, du fourrage…

Les noms de ces logis sont en général très répandus en France, comme noms d’hôtels ou d’auberges

Les principaux Logis ou Hôtels

 Dans le faubourg St Julien, on trouvait :

– Hôtel des Trois Maures,  hôte Jean Dufétre,
– Hôtel du Cygne Blanc,  hôte Sévelinges,
– Hôtel "du Dauphin", chef Baby
– Hôtel du Grand Dauphin,  hôte un autre Baby.

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Sur ce plan de 1750 environ, on reconnaît l’hôtel des trois maures qui existe encore en partie, et particulièrement la peinture de trois têtes sur un mur extérieur.

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Sur le mur ouest, l’emblème des Trois Maures est encore visible, non loin du grand portail.

 En arrivant du nord, l’hôtel des Trois Maures était l’un des plus importants. Ce qu’il en reste aujourd’hui donne une idée de la taille du bâtiment et de ses annexes.

 Dans le centre ville, on trouvait quatre logis :

– Hôtel de la Croix blanche" , chef Soupat
– Hôtel de la Croix verte", chef Henri Delorme
– Hôtel de la Tête noire  ", chef Saint Lager
– Hôtel de la Basse ville ou Porte vieille", chef Meyssonnier.

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L’hôtel de la Tête Noire occupait l’emplacement entre la rue Raspail et la rue Peillon, y compris l’emplacement de celle-ci, qui n’existait pas encore.

 Douze hôtels en cette période de la fin du Moyen âge et du début de la Renaissance ! Il était logique que cette importante activité « d’hôtellerie-restauration » attire des activités et d’autres métiers connexes : tavernes et cabarets.

Des logements privés furent construits à proximité. Des artisans vinrent assurer les services nécessaires : des bourreliers et maréchaux-ferrants, indispensables aux voyageurs et aux muletiers, quelques charrons pour réparer les dégâts aux voitures.

Toutes ces activités, dues essentiellement au trafic sur les « Grands Chemins » ont été une source de prospérité importante pour notre ville.

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Au bout du pont de la Madeleine on reconnaît entres autres, l’hôtel du Cheval Blanc et celui de la Pomme de Pin  

 Dans le faubourg de la Madeleine, on rencontrait :

– Hôtel du logis du Cheval  Blanc,  hôte Delorme;
– Hôtel du de Sainte Made-leine, hôte Galliat,
– Hôtel du de Saint-Eloy, hôte Gauttrin,
– Hôtel du de la Pomme de Pin, hôte Brouillat.
 

Sources : J. Germain : Routes du Rhône à travers les âges – P.A. Gonin : Monographie de l’Arbresle

 

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