Le patrimoine religieux

Les possessions de l’abbaye de Savigny

Résumé

Il serait tentant d’imaginer l’abbaye de Savigny comme un de ces monastères classiques qui subsistent aujourd’hui, vivant à l’écart de la société, ou impliqués dans la vie sociale dans un rôle humanitaire d’assistance ou encore pour leurs apports dans le domaine intellectuel ou religieux.

 Organisation d’ensemble

 Autrefois, les monastères (ou abbayes) étaient très impliqués dans la vie du pays et détenaient une puissance immense, s’étendant parfois fort loin, et couvraient tout le territoire. Rien que pour les maisons de l’ordre bénédictin, du diocèse de Lyon, il y avait sept abbayes  : Ainay, Ile-Barbe, Savigny, Ambronay, Saint-Rambert, Nantua et Saint-Claude. Leur rôle conventuel se confondait avec la gestion des paroisses, aujourd’hui intégralement sécularisées pour la plupart.

Ainay et l’Ile-Barbe furent à la tête de seigneuries appréciables, la première autour de Chazay d’Azergues, la seconde à la fois autour de l’abbaye et du prieuré de Saint-Rambert en Forez. Quant aux autres monastères, ils constituèrent de véritables principautés.

Cette organisation tentaculaire était possible grâce à un soutien matériel très réglementé, fait de taxes, dîmes et autres participations en nature.

 La structure hiérarchique de Savigny     

 Il y avait la maison mère, l’abbaye proprement dite, où vivaient les moines et les administrateurs, nombreux et spécialisés qui assuraient la gestion de toutes les dépendances de l’abbaye.

Il y avait ensuite les prieurés – qui pouvaient être conventuels ou réguliers) – comprenant sous l’autorité du prieur nommé par l’abbé, 1,2 ou 3 moines, ou plus. Ces prieurés étaient plus ou moins autonomes pour s’adapter aux nécessités.

 La plupart des maisons dépendant de Savigny étaient des prieurés «réguliers», dépendant directement de l’abbaye.

Il y avait enfin, les églises, ou paroisses, qui dépendaient des prieurés, bien que certaines dépendaient directement de l’abbaye.

Quelques chiffres donneront une idée de la puissance et de l’étendue de l’influence de Savigny : Il y avait 36 prieurés et 165 paroisses, plus 3 maisons de moniales !.

Beaucoup de ces maisons ou églises étaient dans le diocèse de Lyon (19 prieurés et 79 paroisses), mais il y en avait aussi fort loin, dans les diocèses de Mâcon,  Clermont, Sens, Grenoble, Genève, Lausanne, Die, Saintes   …

 Les prieurés et les églises en dépendant

 En voici la liste nominative, d’abord dans le diocèse de Lyon :

  •  Arnas : : Arnas, Dracé, Ouilly
  • Bussy-Albieux :
  • Courzieux : Courzieux, Bessenay  Souzy   
  • Denicé : Denicé  Chevène, Cogny, Montmelas
  • Lanay :
  • L’Arbresle : L’Arbresle, Amance, Chessy, Le Breuil , Louhans, Saint-Germain-sur-L’Arbresle, Sarcey
  • Marcilly 
  • Marcy 
  • Montrottier : Saint-Martin-des-Périls, Affoux, Azola, Essertines,  Haute-Rivoire, Longessaigne, Panissières, Piney, Rozier, Saint-Clément, Saint-Julien-sur-Bibost, Saint-Marcel-de-Félines, Villechenève, Violey
  • Mornant : Mornant, Chassagny, Duerne, Saint-Martin-de-Cornas, Saint-Martin-de-Dargoire 
  • Noailly :
  • Randan : Randan, Epercieux, Feurs
  • Sain Bel :
  • Salt-en-Donzy : Donzy, La Valette, Salvizinet
  • Saint-Didier au Mont d’Or :
  • Tarare ; Saint-Marcel-l’Eclairé :
  • Taylan :
  • Ternand : Ternand et son annexe Saint-Victor, La Chassagne, Saint-Cyprien                           

 A ces prieurés et leurs paroisses, il faut ajouter les églises dépendant directement de l’abbaye : Chazelles-sur-Lavieu, Veauche, La chapelle de Montverdun, Amplepuis, Ancy, Aveize, Bibost, Brullioles, Brussieu, Bully, Chambost-Longessaigne, Chevinay, Dareizé,  Fourneaux, Grézieux-le-Marché, Joux, Le Bois d’Oingt, Légny, Le Mont, Le Mortier, Les Olmes, Moiré, Oingt, Ronno, Savigny, Sourcieux,  Saint-Laurent-de-Chamousset, Saint-Laurent-d’Oingt, Saint-Loup, Sainte-Paule d’Oingt, Saint-Pierre-la-Palud, Saint-Romain-de-Popey, Theizé, Trelins :

 En tout, dans la partie du diocèse de Lyon située sur la rive droite de la Saône, l’abbaye de Savigny possédait à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe, quelques 90 églises. C’était beaucoup, même par rapport aux monastères les mieux pourvus ; Ainay en tenait 40 l’Ile-Barbe 35, Saint-Just 32, Cluny 59 et la Chaise-Dieu 30. Seule l’Eglise de Lyon dépassait Savigny avec plus de 90 églises. Il est vrai qu’elle n’avait que 4 prieurés contre les 18 de Savigny, sans compter les 3 monastères de moniales.

 On retrouvait la même structure dans d’autres diocèses :

  •  Diocèse de Mâcon

 Un petit groupe d’églises et de biens dans la haute vallée de l’Azergues. Malgré le changement de diocèse, ces dépendances complétaient en somme le groupe central de Savigny.

  •  Saint-Nizier : Saint-Nizier, Claveisolles, Lamure :
  • L’église de Saint-Romain-la-Montagne :

  Diocèse de Clermont 

  • Saint-Clément-deValorgue :  Saint-Clément, Bichelonne 

Diocèse de Sens   

  • Les églises de : Collemiers, Vernoy 

Principauté savoisienne 

Diocèse de Belley : Le prieuré de la Burbanche :  

Diocèse de Grenoble :  

  • Arbin : Arbin : Montmélian  

Diocèse de Genève 

  • Groupe de Talloires (canton d’Annecy) : Talloires, Alex (Annecy), Annecy-le-Vieux, Annecy-le-Neuf, Archamps, Bluffy, Chevalines, Collonges, Doussards, Groisy, La Clusaz, La Compte, Lully, Manigod, Marlens,  Menthon, Montmin, Saint-Ruph, Serraval, Sévrier, Seythenex, Thônes, La Thuile, Vésonne, Vieugy, Les Villards :  

Les prieurés secondaires en Genevois :

  • Lovagny :
  • Saint-Jorioz : Saint-Jorioz, Duingt, Leschaux, Saint-Eustache :  

Diocèse de Lausanne : 

  • Lutry : Le prieuré conventuel de Lutry  fonda d’autres dépendances 
  • Broc : Broc, Charmey, Crésuz, Estavamens, Grandvillard, Lessoc
  • Cossonay : Cossonay, Sénaclens, Villars-Lussery
  • Saint-Christophe .
  • Saint-Paul  en Chablais 
  • Vionnaz : Reverculaz :  

Les églises dépendant directement de Lutry : Belmont, Champtauroz, Cully, Epesses, Grandvaux, Riex , Saint-Martin-du–Chêne, Savigny, Lutry, Villars-Mendraz, Yverdon  

L’abbaye de Savigny avait une influence notable dans les pays qui finirent par constituer la principauté de Savoie. Dans les différents diocèses de Lausanne, de Genève et de Grenoble, une soixantaine de bénéfices, parmi lesquels 10 prieurés (4 conventuels et 6 réguliers) relevaient de Savigny. Parmi les abbayes bénédictines étrangères au pays seule celle de Cluny possédait une aussi grande influence dans la région.                                                                               

Les dépendances de Savigny en Diois 

Bourdeaux :              

Les dépendances de Bourdeaux :

              les prieurés :

  • Comps
  • Guisand ::Guisand, Bouvières :
  • Les églises : Bézaudun,  Bourdeaux,  Crupies, Le Poët-Célard, Mornans, Les Tonils 

Les dépendances de Savigny en Saintonge 

Le prieuré conventuel de Bouteville  

Les dépendances de Bouteville :  

  • Avy,  Bourg-Charente, Rouffiac, Saint-Amant-de-Grave, Saint-Amant, Mainxe, Saint-Même, Bouteville, Mérignac Le Pin   

Les prieurés réguliers dépendant directement de Savigny  

  • Merpins :Merpins, Gimeux
  • Mirambeau 
  • Petit-Niort : Petit-Niort, chapelle du château de Mirambeau
  • Saint-Thomas  Saint-Thomas de Conac, Saint-Dizan-du-Gua, Saint-Georges- des- Agouts   

Les prieurés de moniales 

Trois prieurés de moniales dépendaient également de l’abbaye de Savigny : 

  • Alix :   
            Dépendances du prieuré :
             Le prieuré de Dorieux
             Le prieuré de Cercié 
  • L’Argentière :

            Leigneux : 

Au terme de cette étude nous n’entendons pas formuler de conclusion générale. Les points de Comparaison sont trop rares pour permettre d’évaluer l’influence relative à l’abbaye de Savigny. 

Celle-ci se plaçait évidemment très loin derrière Cluny, dont le rayonnement s’étendait sur tout l’occident européen, bien loin derrière une des principales abbayes françaises, la Chaise-Dieu en Auvergne. D’abord celle-ci gouverna une dizaine d’abbayes soumises ; d’autre part, plus de 50 maisons conventuelles, près de 300 prieurés, et environ 570 paroisses dépendaient de ce monastère.

A côté de ces puissantes abbayes, Savigny nous apparaît comme une maison d’influence moyenne, d’un rayonnement de bon aloi. Grâce à elle, nombre de régions souvent difficiles, Massif de Tarare et Beaujolais, Bornes et Beauges, Pays de Vaud, Saintonge,, plus ou moins éloignées des cités épiscopales, furent rendues ou ouvertes à la civilisation par l’évangélisation et le travail monastique des XIe et XIIe siècles.

 Monique Roussat

 

Bibliog. :  Les dépendances de l’abbaye Saint-Martin de Savigny Pierre-Roger Gaussin (1922-1999)                                                                                                                                                                                                                                                                 

 

              

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