Le patrimoine religieux

Les prieurés dans la région de l’Arbresle

Résumé

Le prieuré  régulier est un monastère dirigé par un prieur (prior, le supérieur, le "premier"), et dépendant d’une abbaye plus importante. 

Le prieur qui dirige est le plus souvent nommé par l’abbé dont il dépend.  Il peut avoir avec lui d’un seul à plusieurs dizaines de moines, venant de l’abbaye-mère, qui gèrent le temporel sur place et envoient les bénéfices à leur abbaye.

Chaque prieuré essaime à son tour dans des paroisses dont il nomme les curés.

Parfois un prieuré n’est différent d’une abbaye que parce que son supérieur porte le titre de prieur au lieu de celui d’abbé, il est dit conventuel.

 Courzieu 

«Cella»  (Sainte-Marie) attestée dès l’abbatiat de Gausmar (954-984). Elle pouvait entretenir, sous la direction du prieur appelé parfois doyen, 5 ou 6 cloîtriers. Ce n’était pas d’ailleurs un très riche bénéfice puisqu’il n’était taxé qu’à 60 livres au XIVe siècle. A cette époque le prieur de Courzieu était considéré comme un officier claustral et résidait à Savigny. L’église était déjà possédée par Savigny en 888, alors ruinée par les « païens »et remise en état dès 925. Seigneurie du prieuré faisant partie de la baronnie de  Savigny en 1319. Le bourg était fortifié par un vingtain.

 Dépendances du prieuré : Le prieur de Courzieu avait le patronage des églises de :

 . Courzieu

. Bessenay : église donnée à Savigny sur l’intervention de l’archevêque Hugues par les « milites » qui la détenaient et qui furent désintéressés par des versements proportionnés à leur importances (1096-1100). Au point de vue seigneurial, Bessenay faisait partie de la baronnie de Savigny mais le seigneur justicier était l’infirmier de l’abbaye, à cause du château du Mas, établi sur la « villa » donnée à Savigny en 1004.

. Souzy : église dépendant de Savigny au XVe siècle, à la présentation du prieur de Courzieu. Seigneurie de Savigny à laquelle la «villa» de Souzy avait été donnée vers 940.

Quant à la chapelle de Saint-Bonnet-le-Froid elle se trouvait dans la forêt, à l’est de Courzieu, où cinq courtils avaient été déguerpis (abandonnés) à l’abbaye vers 1117. Les abbés de Savigny firent construire, tout près la maison forte de Saint-Bonnet destinée à surveiller l’accès de la baronnie du côté du Lyonnais.          

. Lanay

Hameau de la commune de Savigny, prieuré en doyenné rural, sans charge d’âmes attesté dès le XIIe siècle. Très tôt, la charge de prieur sans prieuré, car il n’y eut jamais à Lanay « ni moine, ni oratoire, ni paroisse », passa à un religieux de Savigny considéré comme officier claustral. Ce dernier était taxé pour la décime à vingt livres au XIVe siècle.

Le domaine direct de la Grange de Lanay fut affermé en 1231 à condition que le preneur cultiverait à ses dépens quatre terres conservées par le prieur qui lui fournirait la moitié des semences et partagerait les récoltes. Il devait en cultiver trois autres moyennant rétributions. Enfin il devait toujours tenir un homme de sa famille dans la maison du prieur pour la garder.

Il y avait aussi un viguier  de Lanay dont la charge devint héréditaire, mais fut vendue en 1242 par Robert de Lanay au prieur moyennant 157 livres et le pardon des péchés et excès commis par son père à Lanay.

. L’Arbresle

Prieuré régulier organisé sous l’abbé Dalmas (1060-1082). Très tôt il fut uni à la mense  abbatiale. Eglise fondée par les moines de Savigny dans le domaine primitif de l’abbaye.

Seigneurie de l’abbaye devenue la capitale d’armes de la baronnie de Savigny. Elle en était aussi la capitale politique où résidait le bailli, le chancelier, et où siégeaient le juge ordinaire et le juge d’appel de la baronnie.

Le château et les fortifications de L’Arbresle furent entrepris sous l’abbé Dalmas.

 Dépendances du prieuré : Le prieur avait le patronage des églises de :

 .  L’Arbresle

. Amancy : (commune de Châtillon d’Azergues) église construite au XIe siècle par les moines de Savigny et placée dans l’obédience de L’Arbresle, ensuite à la présentation du cellérier de Savigny. Seigneurie de Savigny, partie de la «villa» de Boyeux, donnée à l’abbaye en 1020.Les religieux avaient encore reçu dans la paroisse d’Amancy une dizaine de courtils et des forêts.

. Chessy : église donnée à Savigny avec de grands biens vers 968-970. Seigneurie de Savigny où les abbés firent élever au XIIe siècle un château rival de celui de Châtillon d’Azergues.

En 1270, pour répondre à la charte de franchise accordée par Etienne d’Oingt aux habitants de Châtillon, l’abbé Amédée de Roussillon en octroya une aux habitants de Chessy.

. Le Breuil : église donnée à Savigny avec de grands biens en alleu en 957. Seigneurie de Savigny depuis 957. La terre du Breuil fut inféodée aux Varennes qui continuèrent à être, pour elle, vassaux de l’abbaye. Celle-ci avait conservé une censive en directe sur des tènements, courtils, vignes et maisons.

. Louhans : église donnée à Savigny avec courtils, vergers et terres vers 1000. Elle avait disparu dès 1225 où le pouillé ne la mentionne pas.

. Saint Germain sur L’Arbresle : église donnée à Savigny en 956. Seigneurie faisant partie de la baronnie de Savigny.

. Sarcey : église dépendant de L’Arbresle au XIe siècle. Seigneurie comprise dans la baronnie de Savigny (1319). La directe était partagée entre l’abbaye qui avait reçu la « villa » de Pouilly, des manses et des courtils en grand nombre, les Saint-Trivier, les Varennes, les Bully, les Végo, et surtout les Tanay. En 1331 Zacharie de Tanay prétendit même avoir toute justice dans sa directe. Il abandonna finalement ses prétendus droits, mais en échange l’abbé lui remit les dettes qu’il avait contractées.

. Taylan : Hameau de Savigny. Prieuré ou doyenné rural, sans charge d’âmes, constitué à la même époque que celui, voisin, de Lanay, et dont le titulaire finit lui aussi par résider à Savigny au même titre qu’un officier claustral. C’était un bénéfice de petit revenu taxé pour la décime à 10 livres seulement au XIVe siècle.

 Monique Roussat (recherches)  – Bernard Isnard (mise en pages)

 

 Bibliog. :  Les dépendances de l’abbaye Saint-Martin de Savigny – Pierre-Roger Gaussin (1922-1999)

 

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